Essai routier : Heusinkveld Sim Pedals Ultimate

Au cours des dernières semaines, j’ai eu la grande chance d’avoir un ensemble de pédales Heusinkveld Ultimate pour simulateur sur mon installation alors que je m’entraîne pour les 24 Heures de Daytona de cette année.
Est-ce que je les adore ? Oh oui. Pourquoi sont-elles si bonnes ? Lisez la suite.

Développer une pédale de simulation n’est évidemment pas une tâche simple, il ne suffit pas d’assembler ces éléments et d’espérer le meilleur. Heusinkveld a investi massivement dans la R&D au fil des années, ce qui leur a permis d’acquérir une base de connaissances enviable pour concevoir leurs produits.

Développer une sensation réaliste de pédale de simulation

Le défi pour tout fabricant de pédales est de créer une pédale capable de simuler de manière convaincante la sensation d’une vraie pédale dans une voiture de course.

C’est la sensation de compression et de relâchement qui m’enthousiasme le plus avec les Heusinkveld Ultimate. Elles donnent une impression très réaliste.

Il n’est peut-être pas bien connu des nouveaux utilisateurs des produits Heusinkveld que les Sim Pedals Ultimate sont un ensemble de pédales entièrement hydrauliques. Les 3 pédales sont équipées d’un amortisseur hydraulique.

Dans une vraie voiture, il y a un grand système hydraulique, des servos, des réservoirs et des tuyaux. Les pédales de simulation n’ont pas le luxe de l’espace pour une plomberie hydraulique complète, c’est pourquoi les petits amortisseurs prennent tout leur sens dans la conception. La spécialité de Heusinkveld réside dans la conception et l’ajustement de leurs amortisseurs hydrauliques.

Lorsque vous réglez un amortisseur, vous modifiez l’effet d’amortissement : la compression ou le rebond, et la détente (la façon dont la pédale revient). Les amortisseurs sur le frein et l’embrayage ajoutent une résistance en fonction de la rapidité avec laquelle les pédales sont enfoncées ou relâchées, et l’amortisseur de l’accélérateur ajoute de la résistance lors de la compression.

Ce que vous obtenez au final, c’est un ensemble de pédales conçu pour vous aider à adoucir vos entrées en se comportant de la même manière que le frein, l’accélérateur ou l’embrayage d’un vrai véhicule. Ce n’est pas seulement pour ajouter du réalisme, la conception procure un retour d’information qui vous aide à bien conduire car cela a plus de sens pour le pilote.

Image : ensemble de pédales Ultimate d’une version précédente lors d’un test d’il y a quelques mois avec le contrôleur USB filaire. La version plus récente utilise des prises RJ.

L’ensemble complet des pédales Heusinkveld Ultimate comprend un embrayage, un accélérateur et un frein. Pour moi, c’est le frein qui apporte le plus de sensations à ma conduite. Sur le frein, il y a un ressort hélicoïdal destiné à simuler l’écart entre la plaquette et le disque, une pile de caoutchoucs, et bien sûr l’amortisseur hydraulique. Le mouvement mécanique agit sur la cellule de charge mais tout est contrôlé par l’hydraulique et le caoutchouc.

À la sortie de la boîte, la pédale de frein est réglée assez souple. Je recommande d’essayer le frein ainsi au début, car la souplesse du caoutchouc met vraiment en valeur le travail de l’amortisseur hydraulique. Si vous souhaitez ajuster, vous pouvez déplacer l’amortisseur (le fait de monter ou descendre l’amortisseur change le levier que votre pied a sur celui-ci, ce qui modifie bien sûr la résistance). Le monter augmente la résistance, le descendre la diminue. Vous pouvez ajuster la précharge au-dessus de la pile de caoutchoucs, et vous pouvez aussi remplacer le caoutchouc par des entretoises plus dures.

Ce pédale de frein peut supporter une charge de 136 kg. Si vous êtes assez fort pour exercer une charge de 136 kg sur une pédale, sur la distance d'une course, alors vous aurez besoin d’un vrai châssis en profilé aluminium pour monter correctement les pédales. Si vous cherchez à améliorer votre châssis, je recommande le Sim-Lab P1-X (Pro) ou le Trak Racer TR160.

La pédale d’embrayage simule le mouvement d’un embrayage à diaphragme, c’est-à-dire qu’elle devient plus légère à mesure que la pédale s’enfonce. J’ai conduit en boîte manuelle avec l’embrayage il y a quelques mois et j’ai trouvé que son poids et sa douceur m’ont vraiment aidé à faire du talon-pointe lors des rétrogradages avec un relâchement très progressif de l’embrayage.

J’ai trouvé que l’accélérateur était fluide et précis, et offrait juste la bonne résistance à l’appui. Assez de résistance pour me rappeler de conduire en douceur !

Comment configurer vos Heusinkveld Ultimates

Chacune des pédales possède 4 fentes de montage qui peuvent accueillir des boulons M6 (6 millimètres). J’ai monté celles-ci sur la plaque de base Ultimate qui était fixée avec des boulons M6 sur les barres transversales en aluminium de mon châssis en profilé 8020.

La plaque de base Ultimate (vendue séparément) est une vraie bête – 10 mm d’épaisseur et pré-percée pour les HE Ultimates. C’était vraiment pratique d’avoir une plaque de base car installer chaque pédale individuellement sur du profilé 8020 est fastidieux. C’est bien plus agréable d’espacer le tout sur l’établi. Ainsi, je sais que l’alignement des pédales sera correct et l’ensemble devient une installation modulaire. La plaque de base est livrée avec tous les boulons nécessaires à l’installation.

Les Ultimates sont livrées avec un contrôleur séparé doté de 3 ports RJ, un port USB et quelques broches pratiques pour des contrôles rotatifs et boutons supplémentaires (pratique pour un button box si vous pouvez fabriquer votre propre kit). Ce boîtier contrôleur s’installe proprement sur la plaque de base avec les vis fournies.

Comment calibrer les HE Ultimates

Lorsque vous branchez le câble USB, Windows détecte le périphérique et installe le pilote. Vous pouvez ouvrir la boîte de dialogue des contrôleurs de jeu USB pour vérifier que l’appareil est correctement installé :

Image : le pilote Ultimate a été installé sous Windows et nous sommes prêts à calibrer dans DiView.

La calibration se fait via DiView. Tout d’abord,  téléchargez et installez le logiciel depuis le site Web de Leo Bodnar.

Une fois le logiciel installé, ouvrez DiView. Lorsque vous ouvrez le logiciel, la vue par défaut affiche l’IO de chaque pilote de contrôleur de jeu en cours d’exécution sur le PC. Pour simplifier la vue, allez dans « Édition » et cliquez sur paramètres. Sélectionnez uniquement le périphérique avec lequel vous souhaitez travailler.

Lorsque vous ouvrez les fenêtres pour les pédales Heusinkveld Ultimate, vous verrez une fenêtre pour le frein, l’accélérateur et l’embrayage. Faites un clic droit dans chaque fenêtre pour afficher les données « brutes ». Vous remarquerez que la valeur brute est assez basse sans pression sur la pédale, et qu’elle atteint une valeur maximale lorsque la pression est maximale.

Vous pouvez voir les valeurs brutes en rouge ci-dessous :

Pour calibrer chaque pédale dans DiView, vous devez établir les valeurs minimale, centrale et maximale.

Notez la valeur minimale et la valeur maximale, puis ouvrez une calculatrice et additionnez la valeur minimale à la valeur maximale. Divisez le résultat par 2. Cela vous donnera une moyenne – la valeur « centrale » dans la boîte de dialogue de calibration de DiView.

Les pédales HE sont très sensibles, donc cette étape de calibration est importante sinon le simulateur pourrait interpréter une pédale non calibrée comme étant constamment enfoncée sur l’accélérateur ou le frein. En modifiant la valeur centrale lors de la calibration, vous pouvez ajuster la courbe de la trace du frein ou de l’accélérateur. Une courbe très raide, par exemple, consisterait à centrer l’accélérateur très haut.

Vous pouvez également ajouter une « zone morte » en haut et en bas des pédales en ajoutant à la valeur minimale et en soustrayant à la valeur maximale.

Je suis un iRacer convaincu, et dans iRacing il faut passer par la procédure de configuration pour calibrer votre volant, vos pédales et votre levier de vitesses. La plupart d’entre vous connaissent très bien cette procédure mais je l’ai enregistrée pour vous ici, au cas où :

Que ressent-on avec les Ultimates ?

Ce qui m’a surpris la dernière fois que j’ai conduit avec ces pédales, c’est la même chose aujourd’hui ; elles offrent une compression et un rebond très convaincants. Il y a une douceur et une fluidité dans le mouvement de la pédale que l’on ne retrouve qu’avec un amortisseur hydraulique. C’est un fait : il n’existe pas de combinaison de caoutchouc ou de ressort capable de se rapprocher du ressenti d’une pédale Ultimate.

Essayer de décrire la sensation est très difficile cependant. Les pédales sont d’une grande douceur. Par curiosité, je suis allé à ma voiture et j’ai appuyé sur la pédale de frein. On retrouve la même sensation de compression sur une vraie pédale de frein que sur l’Ultimate. Ce n’est pas exactement la même chose (l’Ultimate est plus rigide et a moins de course, comme on peut s’y attendre d’une pédale de voiture de course) mais le principe est très similaire.

Finalement, j'ai retiré les Ultimates et réinstallé mes  pédales Sprint. Je voulais essayer de me rapprocher de la sensation des Ultimates en adoucissant les caoutchoucs. Cela a rendu la pédale plus souple, mais au final, il y a une nette différence entre la sensation de compression du caoutchouc et celle de la compression d’un fluide.

Bien que les 3 pédales du pack Ultimate soient assez différentes des Sprints, à mon avis, c'est la pédale de frein qui constitue la plus grande différence entre elles. La compression et le retour de la pédale de frein Ultimate sont bien plus convaincants.

Assez frustrant, j'ai réalisé mon meilleur temps à Daytona dans la Porsche 911 RSR avec les Ultimates. Frustrant, car je dois rendre ces pédales !

Faut-il acheter les Sprints ou les Ultimates ?

J'ai  abordé la question des pédales de simulation haut de gamme récemment sur le blog G-Performance. Et ma réponse reste la même. Achetez les Ultimates si vous en avez les moyens, elles sont indiscutablement les meilleures pédales. Cependant, si vous passez, par exemple, d’un équipement Thrustmaster, Logitech ou Fanatec ; les Heusinkveld Sprints vous sembleront appartenir à un tout autre univers. Je recommanderais presque d’avoir un jeu de Sprints avant de passer aux Ultimates, juste pour pouvoir apprécier ce que signifie « bien ».

Aux propriétaires de Sprint : ces pédales sont meilleures. Il n’y a pas moyen de contourner ce point. L’installation est un peu plus complexe, et vous devez posséder un châssis en profilé aluminium type 8020. Les Ultimates sont physiquement bien plus grandes et nécessitent un support physique adapté pour supporter les forces plus élevées. Actuellement, le processus de configuration est différent à cause de DiView, mais il reste très facile de commencer, comme j’espère l’avoir démontré dans mon article.

Que vous envisagiez d’acheter les pédales Ultimate ou que vous ne soyez pas encore certain, gardez ceci à l’esprit au moment de décider : quand quelque chose semble réel, il est plus facile de bien conduire. Bonne chance dans votre décision !